The times they are a changin’


Edito

Ecrit par Pascal Béria

La RSE est morte. Elle a été enterrée cet été alors que nous sortions juste d’une période de canicule et que les incendies commençaient à saccager les premiers hectares de forêt amazonienne. 181 représentants des plus grosses firmes américaines, réunis pour l’occasion, ont phosphoré dur pour tenter de définir la « raison d’être » de l’Entreprise. Celle qui doit conduire son action au-delà du seul profit pour ses actionnaires. Une réunion d’happy few soldée par la signature d’un manifeste visant à « promouvoir une économie qui serve tous les Américains ».

On serait déjà en droit de questionner la sincérité d’un tel engagement dans la mesure où, dans l’intention même, les signataires semblent avoir écarté des bénéficiaires tout ce qui n’est pas américain. Là où c’est plus inquiétant, c’est que cette réflexion n’ait lieu qu’aujourd’hui, alors que l’on sait que seule une centaine d’entreprises est responsable des deux tiers d’émissions mondiales de gaz à effet de serre.

A bien y réfléchir, cette mort par discrédit est une bonne nouvelle. La RSE était mal née sous les auspices d’un opportunisme teinté de greenwashing qui l’a toujours rendue douteuse. Mac Do cherchant à promouvoir l’équilibre alimentaire ou l’agriculture raisonnée, Apple lançant une application pour modérer l’addiction aux écrans ou Danone encourageant le recyclage de ses bouteilles en plastique. Autant d’actions flatteuses qui dissimulent avec difficulté un impact néfaste sur la société et révèle la difficulté des entreprises à se réformer.

Il est aujourd’hui urgent de passer à autre chose. La responsabilité d’une entreprise est comme la transformation digitale. Elle ne peut être le fait d’un service dans l’entreprise ou le fruit d’une décision univoque forcément biaisée. Elle doit être pensée « by design ». Au même titre que les pure players nés du numérique, beaucoup d’entreprises nouvelles n’ont pas à se poser la question d’une quelconque transformation car elles ont fait de cette responsabilité sur la société leur raison d’être, justement. Nous avons beaucoup à apprendre d’elles.

Aux Napoleons, nous sommes toujours prêts à apprendre. Y compris de nos erreurs. Nous avons toujours estimé que notre action devait être conduite par des engagements forts. Celui de montrer l’exemple à notre communauté en est un. Cet engagement, nous avons commencé à le mettre en œuvre cet été, à Arles, en bannissant déjà tout ce qui n’était pas recyclable et réutilisable. Cet hiver, à Val d’Isère, nous irons encore plus loin…

Crédits Image ©Leo Reynolds – Flickr